• Les épreuves, l'urgence...

    Ainsi va la vie! Pleine de surprises, souvent bonnes et d'épreuves, parfois douloureuses.

    Avec mes quatre enfants j'en fais l'expérience. Mais si j'avais une baguette magique, j'effacerais certains instants difficiles.

     

     

    Dans la nuit du 9 au 10, Mon Joli Coeur se met à pleuroter (oui j'invente des mots pour me faire plaisir). Etant un enfant très très mignon (depuis ses 2 mois, il dort 11 heures la nuit sans rien dire), je me lève pour voir ce qu'il a. Je lui caresse la joue. Il se calme et se rendort. Le bébé idéal, je vous dis.

    Le vendredi 10 au matin, Joli Coeur ne veut pas manger. Il refuse de téter. Il gémit. Ayant fait 3 petites crises de colique, je le masse, le berce et ne m'inquiète pas. Au bout de 4 heures dans mes bras, il ne se calme toujours pas. Il ne pleure pas, il se plaint par des petits "bou...bou...". Il refuse la tétée suivante. Début d'inquiétude de ma part. Un pédiatre m'avait dit un jour qu'un enfant sait ce dont il a besoin et ne se laisse pas mourir de faim. 15h, Bébé Joli vomit et se lamente toujours non je ne suis pas une mauvaise mère. Je passe quelques coups de fils pour gérer la fratrie lors de la sortie des cours et je file aux urgences. J'attends environ 1h30 avant de voir une très jeune interne. Bébé joli n'a pas de fièvre, son ventre est souple. "C'est le début d'une gastro, le week-end risque d'être plus compliqué" me dit le médecin (???). Je repars soulagée avec une prescription de Doliprane en cas de fièvre, une solution contre la déshydratation et un lait sans lactose. La recommandation est de le faire boire peu mais souvent.

    La nuit du 10 au 11 est difficile. Bébé d'Amour ne mange presque pas. Il régurgite le peu qu'il prend. Il se plaint toujours et continuellement. Allongé dans un petit lit que j'ai placé à mes côtés, il me regarde suppliant "bou...bou...". Je ne parviens pas à le soulager et je suis épuisée.

    Samedi 11 matin, le scénario est identique. Pas d'évolution. Pas d'aggravation. Mais Mon Trésor ne va pas bien. Il est pâle, très pâle. Il ne mange pas. Ne dort pas. Gémit. Je reste à ses côtés. Je le berce. Je le rassure. La maisonnée est désertée par la tribu et nous restons là, dans la chambre, tous les deux. Je ne parviens pas à le nourrir. Je ne parviens pas à le calmer. Je ne parviens pas à le laisser seul dans son lit pour me reposer. Je sens vraiment qu'il y a quelque chose d'anormal. 

    17h, une odeur bizarre se répand autour de nous. Pas une odeur désagréable. Une odeur cuivrée, métallique. Il me semble que la couche de Joli Coeur est sèche (normal il ne boit pas beaucoup depuis plus de 24h) mais je décide de le changer.

    Horreur!!! Je n'en crois pas mes yeux!!! Je vacille!!! Je suis seule!!! Je me reprends car Bébé Joli n'a que moi sur qui compter!!!

    Du sang!!! Sa couche est remplie de sang!!! Les entrailles noués, je repars aux urgences. Lors d'une précédente épreuve, les pompiers avaient mis plus de 30 minutes à arriver chez moi et tout autant à arriver à l'hôpital 

    "Bébé joli, sois fort. Dans 20 min, nous y sommes. Reste avec moi. Je t'aime. On va t'aider." Je lui parle pour le rassurer. Je lui parle pour me rassurer.

    Enfin, les urgences!

    Il y a beaucoup de monde: épidémie de gastro...

    Une infirmière fait le tri des priorités. Je lui explique. Lui dis que j'ai la couche PLEINE de sang dans mon sac. Je ne peux pas l'attraper pour lui mettre devant les yeux car Mon Amour dort enfin dans mes bras. "Asseyez-vous, on va vous appeler pour vous inscrire et vous montrerez la couche au médecin". Je suis aux urgences... ils savent ce qu'ils font... Le temps passe... 1 heure... 2 heures...

    Petit Ange dort. Les patients me disent qu'il a l'air paisible. C'est vrai qu'il est tranquille. Il ne dormait pas depuis plus de 30 heures. Une infirmière, que j'avais vue la veille, s'approche enfin de moi. Elle palpe la fontanelle de Mon Trésor. Se lève. Place notre dossier devant les autres.

    Enfin nous passons... J'explique à nouveau... Amour s'est réveillé... Il gémit toujours... Je montre la couche à l'infirmière qui prévient tous ses collègues... Ils annoncent des termes médicaux... Je comprends que la situation est grave... Tout le monde s'agite... Nous sommes 8  dans une toute petite pièce... Chacun a une tâche bien précise... On pose des perfusions sur les mains de Mon Bébé... Il ne dit plus rien... Il est pâle, livide... Il regarde les infirmières... un regard plaintif... Je lui murmure à l'oreille que je l'aime, que tout va bien se passer, que nous l'avons enfin compris... "Il faut mettre en place le protocole. Il faut mettre en place le protocole. Faites une numération..." Tout tourne autour de moi. Joli Coeur perfusé part à l'échographie. Je reste prêt de lui. Je veux sentir son odeur, le toucher, lui parler. "Appelez l'anesthésiste et le chirurgien. Il faut qu'ils soient au bloc dans 5 minutes. On arrive". Je signe des papiers d'autorisations diverses. Je dois faire confiance. Bébé d'Amour a besoin d'aide. Je l'embrasse une dernière fois. Il est dans les bras de l'anesthésiste. Les bras ballants, le visage blanc, les yeux suppliants...

    Je le vois partir au bloc. J'ai si peur. Je me sens si seule, si vide. Je craque. Je me mets à pleurer. Je sentais bien qu'il y avait un problème. Il me le faisait pourtant comprendre par son regard, ses plaintes.

    Invagination intestinale aiguë.

    Après 1h30 d'opération suivi de 4h d'attente, nous avons pu voir (son papa m'ayant rejoint entre temps) notre bébé endormi et branché de toutes parts (respirateur, sonde gastrique, voie centrale, sonde urinaire, capteurs cardiaques, capteurs de saturation...). Le chirurgien a coupé les 25 cm d'intestin grêle gangrénés. Pauvre Petit Coeur a une cicatrice horizontale de 8 cm sur le ventre. Il a perdu beaucoup de sang. Il est sédaté, sous hautes doses de morphine et sous antibiotiques. Sa tête calée entre deux coussins, il est si froid quand mes lèvres se posent enfin sur son front.

    Plus tard, on nous dira qu'il est passé à quelques minutes de la mort!

     

    Les épreuves, l'urgence...

     

    Suivent 5 jours au service de réanimation. Le personnel est très gentil mais je n'ai pas l'autorisation de rester auprès de lui la nuit. Toutes ses machines, ses alarmes qui bipent. Ma tête explose mais je reste là. Les minutes, les heures passent. Je perds la notion du temps. Bébé Coeur ouvre enfin les yeux. Je suis si heureuse. Mais il prend conscience de son état, essaie de retirer ses tuyaux qui le gênent. Il y parvient à de nombreuses reprises mais les infirmières lui remettent à chaque fois. Les pleurs de Mon Trésors se mêlent au fond de sa gorge douloureuse. Je n'ai pas le droit de le prendre. Seuls mes caresses et ma voix peuvent l'apaiser.

    Le service de réanimation a besoin de place. Joli Bébé est dirigé au service pédiatrique avec tout son attirail de fils et de machines sonnantes et angoissantes. La bonne nouvelle est que je peux enfin dormir à ses côtés.

    7 jours se sont écoulés depuis l'opération. Mon Trésor peut commencer à manger. J'ai l'autorisation de le mettre au sein. Mais il s'y épuise et ne parvient pas à téter. Le stress, la fatigue, la mauvaise alimentation, l'absence de stimulation... je ne produis plus assez. Bébé doit passer au biberon. Il peine à prendre 60ml, vomit. Les infirmières sont obligées de lui reposer une sonde gastrique à 4h du matin. Petit Titi est à nouveau à la diète pour 24h. Mais il a toujours sa voie centrale qui l'alimente et l'hydrate grâce à une solution blanchâtre. Quand il souffre je dois lui administrer des doses supplémentaires de morphine qui passent elles aussi par la voie centrale. Par ce cathéter glissé dans une veine du coeur. Bientôt, cette perfusion fuit. Joli Coeur ne reçoit plus suffisamment ses doses de morphine. Il n'est plus non plus alimenté convenablement par cette voie. Les médecins lui retirent son cathéter en pleine nuit. Ce dernier s'était bouché à cause d'un germe. Titi d'Amour est livré à lui même. Il doit prendre ses biberons. Seul du paracétamol atténue ses douleurs.

    L'alimentation est compliquée. Il perd 500g en seulement 3 jours. Le chemin du retour à la maison ne peut être envisagé.

    Enfin sa courbe de poids se stabilise. Il parvient à prendre 90ml toutes les 3h... J'ai enfin le droit de l'habiller et de rentrer à la maison. Je suis si contente. C'est l'anniversaire de son grand frère. Quel joli cadeau d'être à nouveau tous réunis!

    Je pensais que Trésor serait content de retrouver sa chambre, son lit, ses peluches. Mais il a peur. Terrifié dans son lit, il ne veut pas rester seul. Il ne fait plus ses nuits. Son transit n'est pas rétabli. Il a beaucoup de diarrhées. Ses fesses sont en feu malgré la pommade. Il a des régurgitations et ces remontées acides le brûlent. Il a perdu tout son tonus musculaire. A présent, quand je le porte, je porte une poupée de chiffon. Il ne rit plus aux éclats, ne babille plus...

    J'ai le sentiment étrange de l'avoir un peu perdu... d'avoir perdu nos repères, nos instants de complicités, nos instants de fusion lors des tétées... Mais je l'aime encore plus fort. Chaque instant est si précieux. Je culpabilise et les gens qui m'entourent me font culpabiliser de repartir au travail dans quelques jours.

     

    Il nous faut du temps Joli Coeur.

    Cette épreuve nous a rendu plus forts.

     

    Je n'attends rien d'autre de cet article que de me soulager en posant mon fardeau via des mots. C'est égoïste, mais j'en avais besoin.

     

     

    Je ne souhaite à personne de vivre ce que j'ai vécu.

    Je suis de tout coeur avec les familles qui sont dans la douleur, les difficultés.

    Et en ce 1er mai, je vous souhaite à tous beaucoup beaucoup de bonheur et de courage.

    « Test du Kit Baby Art Moulage 3D : Le Combat!Jolie Glossybox du mois d'avril: Alice aux Pays des Merveilles. »

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :